Qui est Khadija Sambe, la surfeuse sénégalaise qui fait bouger les lignes ?

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sambe_khadija / Instagram

À 28 ans, elle est certainement déjà un modèle pour de nombreuses petites filles sénégalaises. Elle représente en effet l’école Black Girls Surf (BGS), sur la plage de Ngor, à Dakar. Il s’agit de l’une de la dizaine d’écoles pour filles de ce type qui existent dans le monde, à l’initiative de la surfeuse américaine Rhonda Harper. Le Monde lui consacre un reportage dans un article au cœur d’un dossier intitulé « Surf, la nouvelle vague africaine« .

Dans cet article, on apprend que la jeune sénégalaise a fait ses premiers pas sur une planche à 13 ans, contre l’avis de ses parents, avant d’être repérée par la surfeuse américaine Rhonda Harper. Khadija Sambe s’envole alors pour la Californie pour pratiquer. Désormais de retour dans son pays natal, c’est elle qui enseigne à des dizaines de petites filles l’art du surf, mais aussi le pouvoir de l’émancipation. « Quand j’ai vu Khadjou faire du surf, j’ai tout de suite voulu faire la même chose. Ça me plaît beaucoup, je me sens comme une sirène dans l’eau », lance ainsi Khady Ndiaye, du haut de ses 14 ans.

Apprendre à surfer en cachette

L’ambition de Khadija Sambe ? Que ces surfeuses en herbe ne soient pas confrontées aux mêmes obstacles qu’elle. « Au début, c’était un peu compliqué parce que mes parents ne voyaient pas de filles noires qui surfent, donc ils m’ont beaucoup interdit (…) Mais j’ai eu le courage de continuer à surfer », se souvient-elle, interviewée par France 24. Elle se rend alors à la plage en cachette. « Dans le regard de mon entourage, il y a beaucoup de changements. Avant, ils me disaient de rester à la maison ou de trouver un mari (…) Mais maintenant, beaucoup de personnes, comme ma voisine, m’appellent pour me dire qu’elles sont tellement fières de moi. »

Surfer… et aller à l’école

Lorsque les jeunes sénégalaises se rendent à l’école BSG, ce n’est pas que pour apprendre à surfer, mais aussi pour recevoir une éducation plus globale. « Si tu veux faire du surf, tu dois aussi aller à l’école et avoir une bonne éducation » : voici le message véhiculé par Khadija Sambe. « Ces filles ont été éduquées à devenir des épouses et des mères. Nous voulons leur donner l’opportunité d’avoir le choix et de décider de le devenir ou non », ajoute Rhonda Harper auprès du Monde.

Malgré un manque de matériel et de moyens au sein de son école, Khadija Sambe a un rêve : que parmi les jeunes surfeuses qu’elle pousse sur les vagues, l’une décroche un ticket d’entrée pour les Jeux olympiques.

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